Les données d’efficacité clinique du vaccin d’AstraZeneca publiées sont issues de 2 essais cliniques de phase 3 poolés, conduits sur 24 000 volontaires environ, dont la moitié a reçu le vaccin ChAdOx1 nCoV-19, l’autre moitié un vaccin méningococcique ACYW ou un placebo. La majorité des participants avaient entre 18 et 55 ans (88 %) ; 4 % seulement avaient 70 ans ou plus et peu avaient des comorbidités. L’efficacité vaccinale globale rapportée dans l’analyse intermédiaire sur 12 000 participants environ, jugée sur la prévention des cas de Covid-19 symptomatiques survenant au moins 14 jours après la seconde dose de vaccin, a été estimée à 70 % (IC95% 55-81). Sur les 131 cas confirmés de Covid-19, 30 étaient dans le groupe vaccinés et 101 dans le groupe contrôle. Dans le sous-groupe de volontaires inclus au Royaume-Uni et n’ayant reçu par erreur qu’une demi-dose de vaccin pour la première injection (en raison d’une modification des modalités de quantification des particules virales), l’efficacité vaccinale a été estimée à 90 % (IC95% 67-97), indépendamment des âges et intervalles entre les deux doses de vaccin. L’hypothèse d’une immunisation contre le vecteur viral (ici adénovirus non humain de chimpanzé) à la suite de la 1ère injection entrainant une moindre efficacité de la deuxième dose est émise, bien que les essais préalables n’aient pas montré de corrélation entre les titres d’anticorps anti-ChAdOx1 neutralisants et l’augmentation des titres anticorps anti-SARS-CoV-2 entre la 1ère et la deuxième dose vaccinale. C’est cependant pour contourner le possible effet délétère de l’immunité anti-vectorielle que l’Institut de recherche russe Gamaleya utilise deux adénovirus différents pour le prime (rAd26) et pour le boost (rAd5) du vaccin Gam-COVID-Vac (Sputnik V).
Aucune hospitalisation pour Covid-19 n’a eu lieu dans le groupe vacciné versus 10 dans le groupe contrôle.
Du fait de l’âge de la population incluse dans les essais de phase 3 du vaccin d’AstraZeneca, la HAS recommande de n’utiliser actuellement ce vaccin que chez les personnes de moins de 65 ans, en commençant par les professionnels du secteur de la santé ou du médico-social (quel que soit leur âge) et les personnes âgées de 50 à 64 ans et qui présentent des comorbidités. Les personnes âgées de 65 ans et plus devraient être vaccinées par un vaccin à ARN.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française), 15/02/2021.