Compte tenu de la période d’incubation de la Covid-19 (5 jours en médiane) et du délai entre la 1ère dose vaccinale et la protection conférée par les vaccins ARN ou le vaccin d’AstraZeneca (2 à 3 semaines), la vaccination ne constitue très probablement pas une stratégie efficace pour prévenir la maladie après une exposition documentée.
1. En contexte d’exposition individuelle documentée
La HAS recommande que les personnes ayant eu une exposition documentée au SARS-CoV-2 ne soient pas vaccinées avant le résultat du dépistage et la fin de l’éventuelle période de quatorzaine. Chez les sujets contacts ayant un test de dépistage positif, avec ou sans symptômes, avec ou sans sérologie témoignant d’une réponse immunitaire systémique, la HAS recommande que la vaccination soit réalisée de préférence 6 mois après le diagnostic de l’infection, en tout cas pas avant 3 mois, et avec une seule dose. S’il s’agit d’une infection survenant après la 1ère dose du vaccin et avant que la deuxième dose ait eu le temps d’être administrée, la deuxième dose sera repoussée à 6 mois du diagnostic de l’infection.
2. En contexte d’exposition au sein d’une collectivité
Pour les résidents d’Ehpad ou d’USLD, où le SARS-CoV-2 peut circuler de manière persistante pendant de longues périodes, une campagne de vaccination ne doit pas être décalée car elle pourrait prévenir la maladie chez les sujets contacts de sujets contacts (2ème génération de cas). La vaccination ne doit être évitée individuellement qu’en cas d’exposition avérée (voisin de chambre par exemple), en attendant le résultat du dépistage par test PCR ou antigénique. Par exemple, lorsqu’un dépistage est effectué à l’échelle d’une unité ou d’un établissement parce que des cas de Covid- 19 y ont été diagnostiqués et que ce dépistage coïncide avec une période où la vaccination est prévue, les personnes qui ne sont pas sujets contacts et qui ne présentent pas de signe de Covid-19 peuvent être vaccinées. Chez les sujets contacts ayant un test de dépistage positif, avec ou sans symptômes, avec ou sans sérologie témoignant d’une réponse immunitaire systémique, la HAS recommande que la vaccination soit repoussée à 3 ou plutôt 6 mois. S’il s’agit d’une infection diagnostiquée après la 1ère dose du vaccin, la deuxième dose sera repoussée à 6 mois.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française), 15/02/2021.