La vaccination est maintenant devenue un rite étendu à la quasi-totalité des populations humaines. Cette pratique a débuté de manière empirique. En Asie centrale, au début du second millénaire, l’homme savait déjà se protéger de la variole en imprégnant ses muqueuses nasales avec des squames recueillies chez des malades et atténuées par une conservation dans un macérât de plantes. Malgré sa promotion par des personnalités telles que Voltaire, cette forme de vaccination ne fût jamais répandue en Europe car elle soulevait méfiance et donc opposition.
Une seconde étape, toujours empirique, fût franchie en Angleterre grâce à Edouard Jenner, le 14 mai 1796. Ce médecin de campagne inocula par scarification à James Phillip, un enfant de 8 ans, du pus prélevé sur la main d'une fermière infectée par la vaccine ou variole des vaches (en anglais, «cow-pox»). Trois mois plus tard, il inocula la variole à l'enfant qui se révéla immunisé.
A force d’opiniâtreté, Jenner a probablement réussi à imposer sa méthode de vaccination variolique parce que l’utilisation de la vaccine, agent de la variole de la vache, était moins inquiétante pour la population. Le mot vaccination vient du latin vacca qui signifie vache.
La troisième étape est pasteurienne. En maîtrisant le processus d’atténuation, Louis Pasteur a su faire évoluer une technique empirique en une méthode de prévention basée sur une démarche scientifique, emporté l’adhésion de ses contemporains, ouvert la voie à la vaccination de masse et dressé les bases d’une nouvelle discipline, la vaccinologie.